Pourquoi nous sommes nous retrouvés là ?
Ce quartier construit pour une exposition européenne sur l’habitat durable a été livré en 2005. Il est mentionné dans de multiples publications et notamment l’ouvrage :
Le développement durable dans les projets d’aménagement Philippe OUTREQUIN – Catherine CHARLOT VALDIEU http://www.librairiedumoniteur.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=9782281193619&code_lg=lg_fr ou http://www.decitre.fr/livres/L-urbanisme-durable.aspx/9782281193619
3 objectifs :
- performance énergétique
- limitation de l’emprise de la voiture
- tri des déchets
Est-ce que cela fonctionne ? Est-ce que cela vit bien ?
C’est un grand stand de foire exposition (le but originel). On ne peut pas parler à cette échelle de réel développement durable. C’est plutôt un concept quartier comme les constructeurs automobiles réalisent des concept cars… Ce rôle de démonstration est pleinement assumé et le quartier est une attraction touristique devenue indissociable de l’image de Malmö, avec une fierté légitime des habitants. On pense à Port Grimaud (Hérault, France): des idées probantes mais un quartier qui l’est moins.
Ce qui fonctionne le mieux : la réussite d’une diversité architecturale qui reste soumise à l’urbanisme : ce qui est difficile en effet, ce n’est pas de produire un plan masse, mais d’obtenir que les architectes qui investissent ce plan masse puissent dialoguer avec lui sans « explosion d’ego ».
Ce qui nous a convaincu : ce quartier est une reconquête d’une zone de friches portuaires en avancée sur la mer. Il est séparé du centre historique de Malmö par une zone intermédiaire, mais même dans ce vaste espace de liaison, rien n’a été abandonné. Le soin apporté à des zones potentiellement médiocres comme les parcs de stationnement des centres commerciaux est convaincant.
Porter cette attention nous parait un élément clé du développement durable, en obligeant à considérer comme précieux des espaces dont on fait souvent peu de cas, ce qui conduit logiquement à consommer moins d’espace au terme de la démarche.
Nous avons parfois tellement l’habitude d’aménager de façon médiocre que du fait d’une « hiérarchie » implicite, on surconsomme l’espace dans les secteurs interstitiels de la ville.
La magie et la séduction sont elles là ?
Bel effort vers une architecture contemporaine qui soit accessible au public… mais emportés par l’élan, les concepteurs n’échappent pas au piège du kitsch.
Les espaces publics sont très riches et très « bavards »… c’en est presque fatiguant après un parcours dans Malmö où l’on apprécie la sobriété, la fonctionalité et l’humilité d’espaces publics ouverts et bien dessinés, sans artifice, où on ne voit pas l’intervention de l’ingénierie tout en jouissant de la ville. Ici, on a oublié la simplicité, le rapport au grand environnement (l’Oresund). On se noie dans les matériaux, les effets…
une débauche de matériaux
A BO01, on sent toujours le crayon du paysagiste, même les plus petits mouvements de terrain. Tout à coup, même un modeste mamelon d’une pelouse presque sauvage au droit du chemin côtier trahit l’opération de chirurgie esthétique qui l’a fait monter d’un mètre de trop.
La magie est là… Mais c’est celle de l’Oresund, ce puissant couloir maritime. Imaginons BO0I sans la mer…
Quelles rencontres ?
Des badauds, bien heureux, comme nous de se promener en bord de mer, des couples de retraités, des joggers… et des habitants de tous âges qui en ce samedi matin lèvent au soleil blanc une paupière lourde des excès de la veille, dans des appartements design encombrés des reliefs épars d’un vendredi soir très arrosé. Et… des urbanistes en quête de modèles
Gadgets…anecdotes
Des inserts bois encadrés de métal répartis dans le pavage granit…
Des balancelles dans un micro jardin public en cœur d’îlot avec rampe d’accès handicap bordée de lisses inox. Les sols jaunes dans les venelles.
Deux bouteilles de bière tchèque dans une rigole sophistiquée de collecte des eaux pluviales : un double pied de nez à la production scandinave et à la propreté immaculée des espaces publics de BO-01.
Du côté du cycliste urbain ?
Le quartier est plus agréable à parcourir à pied qu’à vélo, il n’est pas dimensionné pour un bon repérage à vitesse cyclable et les accumulations de matériaux au sol ne sont pas dépourvues de petits pièges pour les roues de vélo. En revanche, la liaison vélo à grande vitesse vers le centre ville est extraordinaire avec de larges pistes très roulantes et une absence de ressauts trop marqué lors des intersections avec les chaussées auto qui permettent une séquence pédalée proprement enivrante.
La « leçon d’aménager moins » ?
- Quand on s’implante dans un site qui a du souffle… limiter les artifices paysagers.
A copier, à rêver, ou à oublier ?
A « grapiller »…
Notre tandem d’urbanistes / perceptions croisées :
Consensus
tu sais que c'est le meilleur j'apprends plus d frnaces par pages comme tienne merci
RépondreSupprimergracias